Vous n’y couperez pas. La dragée est le mets incontournable des grandes occasions. Qu’elle soit à l’
amande ou au
chocolat,
blanche ou de toutes les couleurs, vous les trouverez sur les bonnes tables de repas de
mariage ou de
baptême. Les
dragées de mariage font partie du rituel. Au propre comme au figuré, leur absence ferait perdre à la cérémonie de sa saveur.
Leur caractère exceptionnel est d’ailleurs souligné par leur emballage prestigieux qu’il soit un
voile élégant ou un
ballotin sophistiqué. Mais quel rapport entre ces friandises et ces occasions ? Les dragées colchiques reviennent sur les significations d’un mets d’exception.
Dès l’origine, la dragée est associée à des
événements marquants. À l’époque romaine, la dragée a été employée pour la première fois à l’occasion du baptême d’un souverain. Au Moyen- âge, elle était le privilège des cours d’Europe qui en servaient à l’occasion d’une naissance, d’un
mariage ou d’un sacre. Si le produit s’est démocratisé suite à sa production de masse au XIXème, il n’en est pas moins resté une friandise que l’on déguste lors des grandes occasions que sont les mariages.
Pas de mariage sans dragéesOn pense avant tout au mariage. Pendant longtemps, les dragées étaient servies en raison de leurs bienfaits pour la santé. C’était un remède fabriqué et vendu exclusivement par les apothicaires. Il était utilisé pour
avoir une bonne haleine ou pour
faciliter la digestion. Mais le produit était surtout employé contre la stérilité. Nous comprenons alors mieux pourquoi il est associé à un événement familial comme le mariage. En raison de
ses vertus supposées pour la fertilité, le couple se voyait offert des dragées. Une fois enceinte, la femme continuait d’en recevoir pour que sa grossesse aille à son terme.
La modernité n’a pas mis fin à cette croyance. Si les dragées de mariage comportent de réels bienfaits pour la santé, notamment grâce aux amandes, elles n’ont pas perdu sa symbolique de fertilité malgré le poids des siècles. C’est pourquoi, entre autres,
la tradition perdure et que les dragées sont un mets indissociable du mariage comme la pièce montée, si ce n’est plus.
En principe,
les mariés doivent recevoir un lot de cinq dragées. Chacun correspond à un vœu censé contribuer à leur bonheur futur : la santé, la félicité, la prospérité, la longévité et...la fécondité. D’ailleurs, le chiffre cinq ne relève pas du hasard. Il s’agit d’un chiffre impair qui souligne le caractère indivisible de l’union entre les mariés.
Les invités ne sont pas en reste. Eux-aussi reçoivent leur ballotin de dragées à l'issu du mariage. Il s’agit d’une marque de reconnaissance du couple envers ceux qui ont accepté de partager cet événement si important.
« La vie, c’est comme une dragée »« La vie, c'est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Vous rappelez-vous de cette réplique culte de Tom Hanks dans le film Forrest Gump ? La même analogie pourrait être faite avec les dragées dont
la composition est également source de symboles.
Tout d’abord, savez-vous comment sont fabriquées ces friandises ? Au cœur de la dragée de mariage se trouve l’amande. Elle est à la base de la recette depuis des siècles et des siècles. Par contre, l’enrobage a évolué au gré des techniques. À l’origine,
le fruit sec était entouré de miel. Celui-ci a été remplacé par la
canne à sucre ramenée du Proche-Orient par les Croisés. Puis, la machine est entrée dans le processus de fabrication avec l’invention de la turbine à dragée au XIXème siècle. Aujourd’hui, l’enrobage de la dragée traditionnelle (il existe quantité de variantes) est un subtil
mélange de gomme, de sucre et de sirop de sucre sans oublier les colorants alimentaires.
Ce que l’on sait moins est la signification de ce mélange si particulier. D’un côté, l’amande se caractérise par son amertume. De l’autre, le sucre procure de la douceur. Les deux illustrent les contrastes de la vie avec ses peines et ses joies. Croquer une dragée de mariage, c’est donc quelque part littéralement mordre la vie à pleines dents avec ses bons et ses mauvais côtés !
Dragée et religionPar ailleurs, il est difficile de passer outre le
lien qui unit la dragée et la religion, expliquant ainsi en partie les significations évoquées plus haut. La religion n’est pas forcément chrétienne puisque, dès l’origine, sous l’époque romaine païenne, les dragées sont associées à la naissance, en l’occurrence celle du futur souverain Quintus Fabius en 177 avant Jésus-Christ. C’est évidemment avec la religion chrétienne que la dragée acquiert ses lettres de noblesse lors des sacrements, à commencer par le premier d’entre eux : le baptême. La friandise est un
cadeau de bienvenue pour le nouveau-né qui entre en religion. À ce titre, il convient de rappeler que les frontons des églises sont souvent ornés de figures du Christ ou de la Vierge, sculptées dans une forme ovale qui ressemble à s’y méprendre à une amande ou amandine. C’est pourquoi les dragées sont présentes à chacun des sacrements. Le baptême, bien sûr, mais aussi la communion, la confirmation ou encore le
mariage.
La couleur a aussi son importance. Pour ces cérémonies religieuses, la sobriété s’impose avec des dragées blanches, symbole de pureté là où des tons colorés seront préférés pour des occasions plus festives. À noter que dans le cadre du mariage, un « code couleur » s’applique selon la durée des noces. En cas d’union de 60 ans (les noces de diamant), la dragée de mariage doit être blanche. Pour les noces d’étain (10 ans) et de perle (30 ans), les couleurs des dragées de mariage sont respectivement le jaune et le bleu océan.
Pour finir, il convient de signaler que les dragées ne sont pas l’exclusivité des religions chrétiennes. S’il n’existe pas de baptême à proprement parler en Islam, le nouveau-né est accueilli par toute une série de rites. Des prières sont notamment prononcées et des cadeaux sont offerts au bébé, parmi lesquels on peut trouver des dragées. Il en est de même pour le Judaïsme où le baptême est aussi l’occasion de s’offrir des dragées.
En somme, une tradition qui traverse les monothéismes.
Les champs indiqués par un astérisque (*) sont obligatoires